Maitre de conférences, Université Paris-Saclay
UMR9198, Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (I2BC)
Tamara Basta-Le Berre débute sa carrière scientifique en 2000 avec une thèse à l’Université de Stuttgart en Allemagne au sein de l’Institut de Microbiologie. Au cours de sa thèse, elle s’intéresse aux mécanismes moléculaires qui confèrent une capacité à certaines bactéries du sol de dégrader des composants polluants d’origine humaine. Elle découvre ainsi que les plasmides conjugatifs jouent un rôle important dans ce processus.
La fin de sa thèse coïncide avec la découverte de nouveaux virus infectant les Archées, microorganismes qui ressemblent morphologiquement aux bactéries mais phylogénétiquement plus proches des eucaryotes. Ces nouveaux virus ne ressemblent à aucun virus connu des bactéries ou eucaryotes et leurs génomes comportent en grande majorité des gènes de fonction inconnue.
Intriguée par ces virus extraordinaires, Tamara décide de rejoindre en 2004 l’équipe de Patrick Forterre et David Prangishvili à l’Institut Pasteur à Paris pour étudier la réplication de virus d’Archée. Ces études l’ont amenée à identifier un phénomène original d’exclusion entre un virus et un plasmide chez une archée et un mécanisme original de réplication d’ADN viral linéaire.
Suite à ce premier postdoctorat, Tamara rejoint en 2008 le Laboratoire d’Optique et Biosciences à l’Ecole Polytechnique et l’équipe de Hannu Myllykallio pour travailler sur la découverte de nouveaux antibactériens ciblant le métabolisme d’ADN. En utilisant des approches de biochimie, elle met en évidence le mécanisme d’action de la molécule candidate et contribue à la définition du principe actif qui fut l’objet d’un brevet.
En 2010, Tamara est recrutée en tant que maître de conférences à l’Université Paris-Sud. Ses recherches portent sur les mécanismes moléculaires impliqués dans le métabolisme des acides nucléiques et leur évolution chez les Archées. Ainsi, Tamara s’intéresse à la voie de synthèse d’une modification clé d’ARN de transfert, nommé t6A, conservée chez les Archées et Eucaryotes. Ces travaux ont mis en évidence le rôle des protéines impliquées et ont contribué à établir un lien entre l’apparition d’une maladie génétique rare et les mutations dans les gènes de la voie de synthèse de t6A. Ces dernières années, Tamara oriente ses recherches sur l’étude de la régulation de la topologie de l’ADN chez les Archées et le rôle des enzymes topoisomérases dans ce processus. Les premiers résultats issus de ces travaux suggèrent l’existence chez les Archées de mécanismes originaux de réponse au stress topologique.